Aujourd’hui, je vous présente mes tréteaux solides dits « cadets ». Pour un futur projet plutôt imposant, j’avais besoin de tréteaux extrêmement solides, je me suis tourné vers ce type de tréteaux. Les tréteaux cadets se distinguent par leurs piétements en arêtier, à l’instar d’une mini-charpente, garantissant une base solide et une excellente stabilité sans possibilité de jeux que ce soit longitudinalement ou latéralement. Plus on les charge, plus ils sont stables. Ils sont donc adaptés à une utilisation de longue durée, que ce soit pour le corroyage de pièces de bois, des projets de menuiserie ou pour supporter des charges importantes. Il faut comprendre qu’un tréteau cadet en arêtier est une mini-charpente à quatre pans.
Ils sont appelés « cadets », car à l’époque ils étaient plus petits que les tréteaux des scieurs de long ! Ici, mon modèle est un peu haut pour des tréteaux cadets. Ils ont une hauteur de 70 cm, ce qui me laisse de la place pour travailler sans pour autant être au ras du sol.
J’ai choisi d’utiliser du châtaignier. Ce choix d’essence de bois ajoute à ces tréteaux une meilleure durabilité naturelle grâce à sa résistance à l’humidité et aux insectes.
J’ai décidé de faire des tréteaux à la manière des charpentiers et de travailler l’arêtier droit. Les charpentiers, eux, ne vont pas corroyer des bois aux angles complexes de leurs différents ouvrages. Ils vont la plupart du temps travailler avec des bois qui sont droits, c’est-à-dire dont les pieds sont de section rectangulaire. Ici, ils mesurent 60×80 mm.
En pratique, on se retrouve avec un côté qui est aligné avec le tracé de l’épure, c’est-à-dire qu’il fait lattis. Mais l’autre côté ne s’aligne pas, on se retrouve avec des pieds légèrement en dévers. Ici, dans mon cas, l’un des côtés est aligné en croupe et l’autre est en dévers par rapport au long pan.
Également, ce travail avec des tréteaux à la manière des charpentiers était l’occasion d’apprendre le tracé à leur manière. Vous pouvez télécharger l’épure en fichier SketchUp ci-dessous. Il est cependant tout à fait possible de travailler avec le fichier 3D et de faire le travail qui consiste à rembarrer. Si vous n’avez pas SketchUp, vous pourrez ouvrir le document avec la version en ligne gratuite.
Rembarrer consiste à reporter les traits sur le morceau de bois qui est posé sur l’épure. Dans cet exemple, j’ai imprimé à l’échelle 1 l’épure du fichier SketchUp puis j’ai simplement posé mes bois dessus et reporté tous les traits. Cela permet, sans prendre de mesures, de reporter tous les angles. Et on peut dire que dans ce projet, il y a beaucoup d’angles 😉
Pour être honnête, je pensais que cette méthode serait plus simple car je n’aurais pas à corroyer. Certes, il y a un gain de temps lors de la préparation du bois comparé à des pieds corroyés avec angles, offrant une empreinte au sol rectangulaire. Mais au final, travailler l’arêtier droit a grandement compliqué le travail de l’épure ainsi que certains assemblages. Je me suis retrouvé avec des arêtes qui ne sont pas parallèles à cause de ce dévers. Mais j’ai réalisé mon objectif et mon défi de travailler cette technique dans une optique de charpentier.
Ces tréteaux solides et durables seront un atout précieux dans mon atelier. Et peut-être que vous vous lancerez le défi et qu’ils se retrouveront également dans vos ateliers.
Retrouvez également un article complet et technique à propos de l’arêtier par Sylvain Le Francomtois sur l’Air du Bois ici. Vous y aurez un chapitre dédié aux tréteaux cadets.
Salut Samuel,
J’ai réalisé ton établi, je crois que je vais faire ces tréteaux pour fixer celui-ci dessus.
Bonne idée ???
Merci pour ta collaboration
Bernard